Beauté de l'éphémère
La beauté du street art se trouve particulièrement présente dans l'offrande d'un art éphémère qu'il nous offre. Cet art éphémère prend parfois des aspects gigantesques comme l'oeuvre de Melle Maurice, située depuis le 25 juin 2016, du numéro 1 au numéro 17 de la rue Paul Bourget. L'artiste a entrepris dès le début du mois de juin de repeindre le bâtiment tout en noir (1 800 m2 de façade) puis de coller 15000 oiseaux en origami. Le support papier renvoie à la fragilité et à la disparition du bâtiment. Ce projet « Cycles Lunaires » est en effet réalisé dans le cadre de la restructuration de la cité Paul Bourget à Paris. L’immeuble sera détruit d’ici la fin de l’année.
Art participatif
Le street art a une implication directe sur l'espace public et ses habitants. De plus en plus les habitants sont sollicités pour voter démocratiquement sur une œuvre qui viendra animer leur espace. Dans cette approche participative, l'artiste a alors rencontré préalablement les habitants du quartier. Son projet d' œuvre a été soumis à trois votes afin que les habitant choisissent le résultat final.
Processus artistique
Lors du processus de réalisation la météo a obligé l'artiste à s'adapter à l'impossibilité de faire tenir la plupart de ces oiseaux. Ils se décrochaient en raison des intempéries. Elle a alors trouvé une nouvelle technique qu'elle a appelé « Maurigamis », en inventant des pochoirs dans le style d'origami. Des oiseaux peints sont venus faire frisonner ce mur à l'égal de ces frères d'origine tout en papier.
La légende de mademoiselle Maurice
Mademoiselle Maurice est une artiste française de 29 ans. Lorsqu'elle vivait à Tokyo elle commence à composer des oeuvres urbaines en lien avec les tragiques événements du 11 mars 2011 (tremblements de terre, tsunami et explosion de la centrale nucléaire de Fukushima). Elle s'ancre sur la légende des 1000 grues mais aussi sur l’histoire d'une petite fille vivant le drame d'Hiroshima : Sadako
Aujourd’hui l'artiste vit à Paris, et développe un travail artistique en utilisant différentes techniques : l’origami, la dentelle, la broderie... En cela elle détourne des gestes du quotidien de la femme, gestes et ouvrages intimistes pour les poser au grand jour dans l'espace public. Son œuvre interroge avant tout les interactions entre les habitants et leur environnement.